Conférences plénières
Philippe TURCRY , Maître de Conférences , HDR - Lasie, Université de la Rochelle

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La carbonatation : une solution pour réduire l’empreinte carbone du béton ?
Un moyen pour réduire l'empreinte carbone de la construction en béton est, en particulier, d'exploiter la capacité du matériau à minéraliser le CO₂. Le phénomène à l’origine de cette propriété, la carbonatation, est connu des ingénieurs car responsable d’un risque de corrosion des armatures du béton armé. Depuis une dizaine d’années, les recherches sur la carbonatation, sous l’angle du piégeage du CO2 et non plus sous celui de la durabilité des structures, se sont intensifiées, s’intéressant à chaque étape du cycle de vie de la structure, son usage (carbonatation atmosphérique) et sa fin de vie (carbonatation accélérée des granulats de béton recyclés). On se propose dans cette présentation d’aborder la question de la minéralisation du CO2 par le béton, à travers les résultats de travaux français récents.
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Patrick ROUGEAU, Directeur Matériaux & Economie Circulaire - CERIB
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Décarbonation des ouvrages en béton – Evolution du contexte normatif 2025 : Quelles perspectives ?
Quatre années après son lancement en 2021 par la commission AFNOR P18B « Béton », le groupe d’experts « Solutions Bas Carbone » a produit plusieurs livrables au cœur de l’évolution du contexte normatif 2025. Le travail important, réalisé par plus de 80 spécialistes du matériau et du dimensionnement des structures, a permis d’identifier et de concrétiser des voies de progrès qui vont conduire à un élargissement du panel de solutions à disposition des utilisateurs. Celles-ci portent sur la définition de classes de réduction carbone, de nouvelles possibilités offertes sur l’utilisation des ciments, des additions minérales, des évolutions sur l’approche performantielle de la durabilité et une nouvelle méthodologie pour la qualification des nouveaux liants et additions. L’ensemble contribuera à diminuer l’impact carbone des ouvrages en béton.
Il s’agit dès à présent de mettre en œuvre ces évolutions, de tirer un enseignement du travail collaboratif réalisé, puis de dégager des pistes à initier dans les toutes prochaines années. Parmi ces actions à mener, les travaux de recherche constituent une partie essentielle du socle.
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Francois CUSSIGH, Directeur Ingénierie du matériau Béton - Vinci Construction

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Utilisation de béton L+ C3 sur le chantier du CHU de Nantes
Les principes de conception de formulations de béton permettant de réduire la teneur en clinker tout en conservant les propriétés de résistance et de durabilité sont tout d’abord présentés. Deux leviers principaux sont utilisés à cette fin : la réduction du rapport eau/liant dans le béton et l'incorporation dans le liant d'une quantité importante de filler calcaire afin d'assurer un volume de pâte suffisant. De plus, des matériaux ultrafins tels que l'argile calcinée, la fumée de silice ou le ciment ultrafin constituent une partie mineure du liant et compensent l'effet négatif d'une faible teneur en clinker. Lorsque l'argile calcinée est utilisée en combinaison avec du clinker et du filler calcaire, le liant correspondant est un dérivé du LC3 qui est appelé L+C3 (en raison de sa teneur plus élevée en filler calcaire). Le retrait global (y compris les effets thermiques) est limité grâce à la réduction de la quantité de clinker et au faible rapport eau/liant. Un exemple d’application sur les voiles des bâtiments du CHU de Nantes est ensuite détaillé en explicitant les résultats obtenus en laboratoire (dans le cadre d’une approche performantielle) et ceux obtenus sur chantier. Plus de 20000 m3 de cette formulation de béton bas carbone ont été mis en œuvre.
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